-50peut s'appreter a c616brer joyeusement le Cinquantenaire de sa delivrance. I,'exemple d'un peuple qui, d6chir6 par 14oo ans de dissensions interieures et exterieures, divise et avili par les plus humiliantes dominations etrangeres, r6ussit d'un seul coup, comme par la vertu magique des hommes et des temps, a retrouver ses membres 6pars et a s'asseoir, avec l'audace honnete qui nait de la jeunesse et de la force, parmi les autres peuples, est assur6ment le plus grand €venement politique du siecle pass6. Turin a donc bien fait d'annoncer, non plus une Exposition nationale, comme les Expositions pr6c€dentes de 1884 et de 1898, mais une Exposition Internationale, et d'inviter les autres nations a prendre part, elles aussi, a la fete de 1'Industrie et du Travail. I,e spectacle de la vie qui renait et se d6veloppe hardiment est si r€confortant, aussi bien dams les individus que dams les peuples, que toutes les Nations principales ont accept6 a l'envie l'invitation et nous entourent joyeusement aujourd'hui. H6tes d6sir6s, rivaux courtois clans les nobles luttes du travail, 1es 6trangers qui arrivent parmi nous retrouvent 1'Italie indissolublement une de langue, de race, de traditions et de projets. En circulant dams 1'enceinte de l'Exposition, ils se trouveront en presence d'une Italie qui, des 25 millions d'habitants qu'elle comptait en 1861, est mont€e aux 34 millions de I9ol et dams quelques fours, avec le recensement du mois de juin prochain, atteindra 36 millions, sans compter les 5 millions de libres travailleurs qui fertilisent les deux Ameriques. De tous c6tds, ils trouveront 1'empreinte d'une nation a qui il a suffi de cinquante printemps vivifies par le souffle de la liberte et de la paix, pourretrouver la foi et la force de s'aventurer sur tous les champs du progres et de la civilisation, pour tenter victorieusement tous les essais du travail ordonn6 et conscient. Turin, en celebrant le Cinquantenaire de la proclamation du royaume d'Italie, c6lebre aussi un peu, sans le vouloir et presque sans s'en apercevoir, son propre .progres. I,a capitale d'EmmanuelPhilibert qui coprptait a peine II.ooo habitants, apres s'etre 61ev6e a 2o4.ooo pendant les annees saintes du rachat de la patrie,
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